Quantcast
Channel: Le boulevardier, blog mode de VQ & Lilzeon » milieu de la mode
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Les génies aussi deviennent vieux et c… : le cas Marc Jacobs

$
0
0

Nostalgie, signe de la vieillesse et de la démagogie conservatrice. Nous qui croyions que les génies créatifs ne sauraient cesser de se réinventer, de réinventer leur oeil et leur façon de voir le monde, nous voilà curieusement déçus. Ironie de l’histoire, c’est dans une interview pour Vogue que Marc Jacobs évoque l’inspiration qu’il tire de Diana Vreeland – « l’oeil doit voyager » – pour dans le même temps s’en prendre à la jeunesse.

© Instagram, compte officiel de Marc Jacobs

© Instagram, compte officiel de Marc Jacobs

La jeunesse de ses consoeurs et confrères designers de mode, mais aussi la jeunesse civile. Des uns il critiquera l’absence de substance, le manque de rebellion et la faiblesse du cool. Des autres il critiquera le mode de vie connecté. En l’absence de fondements précis, Marc Jacobs se contentera d’insister sur sa préférence pour les media physiques, traitant l’information dématérialisée avec mépris.

Des médias dématérialisés qui ont pourtant bien aidé Marc Jacobs quand en 2007 celui-ci n’était plus tout à fait à la mode. Un réconfort numérique grâce à des millions de fans certes pas du même monde mais tout de même consommateurs finaux. Un soutien populaire qui fera de Marc Jacobs une icone de la culture pop, à tel point qu’il acceptera plus tard de devenir directeur créatif pour Diet Coke. Icone pop chaque jour analysée et racontée dans les médias sociaux.

Hypocrisie bis repetita, quand on sait qu’il y a quelques heures encore, Marc Jacobs arrangeait un casting via le réseau Instagram. Mais de qui se moque-t-on?

Le masque tombe donc.

Pourquoi le troisième MJ le plus populaire de l’histoire a-t-il eu besoin d’exprimer ce dégoût de la jeunesse? Sans doute pas par refus de la nouveauté, puisqu’il prêche et personnifie la créativité avec talent depuis deux décennies. Mais peut-être par mépris de classe, révélateur d’une élite créatrice auto-centrée, s’imaginant seule à porter avec pertinence une vision sur l’art et le monde. Que ces propos soient traduits avec tant de complaisance dans Vogue par Suzy Menkes rappelle de nouveau comme les industries de la mode et du luxe sont conservatrices.

Ce milieu Upper West Side qui par la voix de la fondatrice de la NY Fashion Week disait de Kanye West – attention l’analyse: « j’en ai marre de Kanye West, je ne suis pas fan de sa musique. Son agenda et son attitude ne me conviennent pas ». Mais enfin, depuis quand Suzy Menkès est-elle la première attachée de presse du monde?

Ce milieu parisien qui a encore du mal à intégrer de jeunes talents, laissant l’essentiel de l’effort aux mains de visionnaires comme Régis Pennel et l’Exception.

La mode est encore un bastion conservateur, dirigé par des personnalités repoussant autant que faire se peut l’entrée d’éléments culturels qui leurs sont inconnus. Le white-washing, la provoc’ « feel-good » à la Lagerfeld (souvenez-vous, le supermarché) ont encore de beaux jours devant eux.

D’ailleurs cela nous rappelle ce magnifique clip « vieux-cons » par les Enfoirés.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Latest Images

Trending Articles





Latest Images